exposition de dessins contemporains d’ici et d’ailleurs, du 2 mars au 3 avril
Vernissage le vendredi 2 mars à 18h.
HCE Galerie à donné carte blanche à Gastineau Massamba pour rassembler les artistes, concevoir et réaliser cette exposition dans ses murs
Sur le thème si complexe de la fragilité de l’homme contemporain il ne peut y avoir de perspective unique et l’organisateur de cette exposition se veut plutôt non-curateur. Il a échangé avec les artistes sans choisir les œuvres à exposer et a misé sur la diversité des expressions pour susciter le maximum d’interrogations sur cet envers d’une civilisation de la performance où il y a peut être un art à trouver, celui d’être fragile .Les artistes trouvent dans l’accrochage la place qui ouvre sur des cheminements personnels et la liberté d’interprétation.
Il faut en effet beaucoup de suggestions et de liberté pour s’orienter dans cette constellation où les concepts foisonnent jusqu’à égarer et constituent une nébuleuse où force et faiblesse se mêlent inextricablement. L’enfant est faible tant qu’il a besoin d’être entouré, protégé, mais il est aussi plein de force et de vie. Il est vulnérable, mais tout être humain sensible le restera, et la sensibilité est un atout. Son existence peut être précaire, mais ce sont plutôt les conditions de vie qui le sont. Et la fragilité, concerne t elle l’enfant ou l’enfance ? est ce la représentation imaginaire des périls et des menaces qui entourent sa vie future, la logique du désir et « au jeu du désir les dés sont pipés et les cartes truquées », la peur de voir la promesse de nouveauté portée par chaque enfant, de régénérescence du monde, trahie et négligée ?…Quant au migrant , une autre figure actuelle de la fragilité, sa fragilité est -elle en lui ou dans notre monde qui le refuse ?Il est l’exemple même du courage puisqu’il s’est lancé dans une aventure périlleuse et douloureuse après avoir quitté son pays, il s’expose à la violence des rencontres, de situations et de traitements dégradants, il vit chaque jour et endure la détresse insupportable d’avoir fait tant d’efforts pour atteindre un pays qui va s’empresser de le rejeter .Clandestin après avoir quitté sa terre natale, privé de tout, de la vie publique qui l’exclut, du refuge de la vie privée, de droits, de titres, de papiers, impuissant, faible, vulnérable, précaire, fragile, oui… les mots défaillent, seule la force d’un trait incisif peut rendre ce nœud de fragilité et de génie.
Le dessin a en lui même quelque chose de fragile, dans sa dimension d’esquisse, de griffonnage. Ceux qui sont ici exposés viennent d’horizons très différents et dans leur pratique les artistes envisagent « ce qui se dessine… » ce qui s’ouvre sans intention ou finalité sur on ne sait quoi et devant quoi il faut apprendre à voir autrement, comme dans un clin d’œil ou un mot d’esprit. Chaque artiste à sa manière esquisse un horizon de lumière et d’ombre, de formes et d’estompages où se lèvent questions et embryons de réponses, de récits pour être encore ensemble dans un monde en crise et « faire monde ». On sera sensible au trait de chaque artiste, à la fois le tracé qui révèle la liberté du geste, et le trait lancé, décoché, faisant déchirure dans le tissu des convenances, au dessin vif et impétueux lancé à toute vitesse, non vers une forme connue mais vers ce qui n’est pas encore advenu, qui pourrait être un art de la fragilité.
Gastineau Massamba
Artistes exposés
1.Leslie Amine (Benin-France),vit et travaille à Lyon
2.Nù Barreto (Guinée Bissau-France),vit et travaille à Torcy
3-Hamm (Congo-Sénégal) vit et travaille à Brazzaville (Congo)
4.Cristiano Mangovo (Angola),vit et travaille à Lisbonne et à Luanda
5- Gastineau Massamba Maminah (Congo),vit et travaille à Montreuil
6- Yao Mestoko (Togo-France) vit et travaille à Saint-Denis
7.Catherine Olivier (France),Big et travaille à Belleville
8.Hyacinthe Ouattara (Burkina-Faso),vit et travaille à Villejuif et à Ouagadougou
9. Eizo Sakata (Japon),Vit et travaille à Paris et à Tokyo
10.Kamel Yahiaoui (Algérie),vit et travaille à Paris
11 . Jola Zauscinska (Pologne-France),vit et travaille à Montreuil
12. Yuri Zupancic (USA),vit et travaille à Montreuil et New-York
Rencontre ce samedi 10 mars à 18h
Selon Edouard Glissant, ce sont les pensées incertaines, les pensées du tremblement où jouent la peur, l’irrésolu, la crainte, l’ambiguité qui reflètent le mieux le “Chaos monde”
C’est sans doute cette fragilité du dessin qui fertilise l’exposition Fragility mise en place par Gastineau Massamba. Je n’ignore pas que quelque doute ou battement de cils ne soit porteur de nouveau, d’inoui… Je ne pourrais dire que la rencontre d’un dessin qui livre, parmi d’autres, dans l’insu de l’artiste, en toute pudeur, indécence et évidence, l’embarras du corps parlant, ne puisse produire un effet dans quelque coin de la planète! Un autre exemple assez proche, générateur d’actions et d’ expositions à venir serait “La découverte de la vie des plantes” de Emanuele Coccia / Bibliothèque Rivages,
Bienvenue et rendez-vous ce Samedi 10 mars et les samedis à venir jusqu’au 27 mars aux artistes et amateurs d’oeuvres et de pensées incertaines pour mélanges constructifs de mots, d’hésitations, de doutes, à 18h autour de Fragility / HCE Galerie 7 rue Gibault / Saint-Denis… Nous recevons dès maintenant vos griffonnages, essais, suggestions, demandes d’interventions …studiohcecreation@gmail.com (JSH)
PEAU-CESSION
par le Petit Théâtre des pendus, de TRISTAN FELIX
un rituel poétique chant, créatures, masques
dans lequel Tristan Felix apparaîtra sous une peau magique
samedi 24 mars à 17h, à HCE Galerie, PAF 7 euros
[…] Tristan Felix semble parler toutes les langues, et même celle des oiseaux et autres volatiles de sa volière de sons — sainte Felix de Saint-Denis ! Vous l’aurez compris, Tristan Felix est une artiste totale : poésie, chant, mime, théâtre de marionnettes, dessin, art vidéo, performance, photographie : soit les 7 arts encore vivants.
(Guillaume Basquin, des éd. Tinbad
editions tinbad
[…] Ce qui tient l’ensembe est un gueuloir de mots et d’images, entre foire et salon, un panorama grandiose éclaté en saynètes discordantes, pleines de nuances et de subtilité, entre sauvage et magie, fantastique, cru et terrifiant, une exploration baguenaudante des travers du langage.
> > Jöelle Busca (pour les éd. Venus d’Ailleurs)
… Animisme moins chantourné que du Ponge, car moins intellectuel que sensuel, proche de certaines réussites d’Andersen qui, lui aussi, savait faire parler les objets de rebut. C’est-à-dire en somme ce qui est mort, et même doublement mort parce que cassé, sorti de notre monde intoxiqué d’efficience, hors d’usage. Tristan Felix est fascinée par la mort, le cadavre, le reste, mais paradoxalement ses textes sont aussi éloignés de la contemplation morbide que possible. (Maurice Mourier, pour En attendant Nadeau)